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Né le 13 septembre 1901 à Liège et mort à Ambert (Puy-de-Dôme) le
24 juillet 1980, Henri Snyers est un architecte liégeois du courant moderniste, dont les réalisations innovent dans la période de l’entre-deux-guerres. Il est le fils de l’architecte Arthur Snyers (1) (1865-1942)

 

Biographie

Henri Snyers s’inscrit à l’Académie royale des Beaux-Arts de Liège pour entreprendre des études d’architecture qu’il achève en 1924 avec distinction (2). Il poursuit sa formation à l’École nationale des Beaux-Arts
de Paris. De retour à Liège en 1925, Henri Snyers travaille d’abord aux côtés de son père, notamment à la réalisation de quatre pavillons pour l’Exposition universelle de Liège en 1930, dont le petit Pavilllon de l'Économie belgo-allemande de facture
constructiviste.

 

Les œuvres

Henri Snyers ouvre son propre atelier en 1928 et conçoit bientôt quatre premières villas qui vont marquer le paysage de la nouvelle architecture.
Son inspiration avant-gardiste se situe au croisement des courants nés
au sortir de la Première Guerre mondiale : les mouvements De Stijl,
Art Déco, et le Mouvement moderne ou “modernisme”.  

Les premières villas d’Henri Snyers (3) se caractérisent ainsi par des volumes simples à emboîtements, des toitures plates à grands débords,
de larges percements, parfois en angle de volumes ou rehaussés d’auvents en rez-de-chaussée, que président des espaces intérieurs articulés par des altimétries variées, dans le plan vertical, et des jeux de translations dans le plan horizontal. Les façades à ressauts plans sont lisses, enduites blanches, avec parfois un soubassement en granit de l’Ourthe et des bandeaux de briques rouges, les menuiseries sont en profils bois, soulignées d’un bleu de cobalt, comme aussi les rives des débords de toiture.

Avec la Villa Thonnart (1931), son style moderniste est encore plus radical et dépouillé : des volumes cubistes, des façades lisses sans débords de toiture, ouverts par de larges percements. Il reçoit alors le Prix Van de Ven, classé deuxième.

En 1933, Henri Snyers construit sa propre maison à l’arrière du jardin de
la propriété familiale rue Louvrex et y installe son atelier (4). Les volumes sont plus compacts, les décrochements réduits, les façades en briques
sont peintes blanches et les larges baies vitrées sont munies de châssis
très fins en acier rouge ouvrant à la hollandaise.

A la fin des années trente, Henri Snyers renoue avec une modénature plus “composée” : brique rouge en parement, fenêtres en oriel ou bow-window sur plusieurs étages (la Maison Verdin ou l’Immeuble Laumont).

Outre les programmes d’habitation, Henri Snyers modernise ou construit des bâtiments à usage commercial, ou de bureaux, dont les plus importants sont : le grand magasin Sarma, place du Maréchal Foch (1933), ou le grand magasin Sarma, rue de la Montagne à Chareleroi (1936), les bureaux de
la Société Belge de l'Azote (SBA) à
Renory, Ougrée.

En 1934, Henri Snyers est chargé de la modernisation du célèbre Passage Lemonnier à Liège. Le style passe d’une ligne moderniste pour les entrées et les galeries à un dessin Art Déco pour la coupole de la Rotonde centrale. Les parties vitrées sont en pavés de verre des Cristalleries du Val-Saint-Lambert. Les statuaires de la Rotonde sont des créations de la sculptrice Madeleine Schoofs. Le Passage Lemonnier est classé Monument en 1988 au Patrimoine immobilier de la Région wallonne.

En 1939, Henri Snyers participe à Exposition internationale de la Technique de l'Eau à Liège. Il y constrruit, avec ses amis Montrieux, Rousch et Selerin, les quatre Pavillons dits "de la Belgique", tous de facture moderniste affirmée, avec "ces grands auvents surplombant les toitures, supportés par d'élégantes poutrelles Grey dont la nudité soulignait la hardiesse de la composition" (5). Le Pavillon du Luxembourg, édifié à la suite des Pavillons belges et composé "d'une grande verrière en porte-à-faux, sectionnée horizontalement par de minces cordons" (5) est conçu par le même quatuor.

Bien qu'en 1938 Henri Snyers dessine une cité jardin, rue des Chalets
à Ougrée, pour la SBA, il n'accèdera jamais à la commande publique
de logements sociaux.

Dès 1945, Henri Snyers entreprend de nouveau la construction d'une longue série de villas dans l'esprit d'une architecture plus vernaculaire :
la Villa Moreau de Melen (1951), la Villa Lechat (1952), la Villa Colinet (1953), la Villa Gérard (1954), la Villa J. Snyers et la Villa Balthasar (1956),
la Villa Regout (1959), la Villa Fox (1960), la Villa Hardy et la Villa Duesberg (1962), la Villa de Lannoy (1970), la Villa Dortu (1977).

Dans la même période, il conçoit aussi une série d'immeubles et de commerces : l'immeuble Jimo-Moreau, Place Stéphanie à Bruxelles-projet(1948), le magasin Nopri, rue Cathédrale (1952), le magasin Jimo, avenue Louise à Bruxelles (1954), le magasin La Bourse, place de la Cathédrale (1957), la Banque du Crédit Liégeois, rue des Carmes (1959),
la Banque Nationale, place Saint-Paul-projet (1961), le magasin IPL, rue
des Clarisses (1963), et l'immeuble des Galeries Bouckoms, boulevard d’Avroy (1967).

C'est en 2001, à la mort de son épouse Germaine Lefèvre, que les
370 dossiers qui reconstituent son travail sortent des archives familiales. L'APRAM (Association pour la promotion et la recherche sur l'architecture moderne à Liège) entreprend alors un travail sérieux et ambitieux de reconnaissance de son œuvre.

Et c'est auprès de la Commission royale des Monuments, Site et Fouilles (CRMSF), Centre d’Archives et de Documentation du Vertbois à Liège, que le Fonds Henri-Snyers est conservé, aux côtés de celui de son père Arthur Snyers (1865-1942) et de celui de l'architecte Paul Jaspar (1859-1945).

 

(Site en construction pour la période de l'après-guerre.)

 

Notes et Références

1. Cf. Les études d’Anne Esther : « De l’éclectisme au modernisme, deux architectes liégeois, Arthur et Henri Snyers », in Bulletin de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles (CRMSF), vol. 19, Liège 2006.

2. Archives de l’Académie royale des Beaux-Arts de Liège, années 1918-1942.

3. Cf. Anne Esther, op. cit., pp. 73 à 83, et Jean-Sébastien Misson, ICOMOS Wallonie – Bruxelles, Bulletin de liaison, n° 24, janvier 2006.

4. Ibid.

5. Centre d’Archive et Documentation de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles (CRMSF), Fonds Arthur-Snyers (600 dossiers, 1893-1942) et Fonds Henri-Snyers (370 dossiers, 1924-1980).

6. © Rapport Général, Exposition internationale de la Technique de l'Eau, Liège 1939

 

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